Discours de M. Laurent Fabius au siège de l’ASEAN

Le 2 août dernier, le ministre des Affaires étrangères a prononcé un discours au siège de l’ASEAN à Djakarta (Indonésie).

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Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de vous rencontrer ici au siège de l’ASEAN. C’est la première fois, me semble-t-il, qu’un membre du gouvernement français se rend dans ce lieu symbolique d’une Asie pacifique et prospère. J’ai souhaité me trouver parmi vous aujourd’hui pour marquer l’importance majeure que constituent pour la France l’ASEAN et les pays qui la composent.

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L’Asie du sud-est est une région du monde avec laquelle la France a des liens historiques très anciens. Les premiers contacts remontent au XVIème siècle avec les premiers navigateurs français, qui étaient normands pour être précis - et cette précision est importante car moi-même, je suis un élu de Normandie -, qui ont touché les côtes de Sumatra : le Honfleurais Pierre Caunay en 1527 puis les frères Parmentier en 1529. Puis, c’est sous le règne de Louis XIV que les relations officielles ont débuté avec des ambassades croisées - siamoise à la cour de Louis XIV et française à la cour d’Ayutthaya - qui se succèdent durant les années 1680. L’Ambassade siamoise fit d’ailleurs si forte impression qu’elle inspira un ouvrage à un écrivain Charles Dufresnoy, lui-même source d’inspiration pour les Lettres persanes de Montesquieu. L’ambassade du Siam a été si remarquable, quand elle a débarqué à Brest, qu’aujourd’hui encore la rue principale s’appelle la rue de Siam.

Depuis lors, les échanges humains sont devenus une réalité. La rencontre entre la France et l’Asie du sud-est n’a pas été exempte de conflits. Chacun connaît les souffrances de la période coloniale. Je ne les oublie pas mais je veux surtout retenir les liens humains, culturels, affectifs qui se sont noués entre nous. Trois pays membres de l’ASEAN - le Cambodge, le Laos et le Vietnam où je me trouverai demain - sont membres de la Francophonie et un 4ème, la Thaïlande, y est observateur. Les communautés des différents pays installées en France sont nombreuses et très bien intégrées, avec des personnalités fameuses, je citerai la chanteuse d’origine indonésienne Anggun, les cinéastes, de nombreux entrepreneurs et médecins…
Ce que je dois confesser est que ces liens se manifestent dans la vie de tous les jours à travers la gastronomie notamment : le nêm fait désormais partie du patrimoine français comme le pain appartient à la culture vietnamienne. J’ajouterai pour ceux qui s’intéresse aux arts et aux lettres également : lorsque le grand écrivain français Antonin Artaud a lancé son entreprise de refondation du théâtre moderne français, c’est dans les théâtres javanais, balinais et khmer qu’il a trouvé son inspiration.

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Au-delà de ces liens humains, nous avons des visions du monde convergentes qui rapprochent aussi la France et l’Europe d’une part, l’ASEAN d’autre part. Comme l’Europe, l’ASEAN incarne un projet, celui - réussi - de construire une zone de paix, de coopération et de prospérité. Comme l’Europe après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’ASEAN a joué un rôle stabilisateur décisif, offrant aux pays de l’ancienne Indochine et à la Birmanie, déchirés par des décennies de conflit, la perspective d’un avenir meilleur par l’intégration régionale.

Vous avez suivi votre propre chemin mais je sais que l’expérience de l’Union européenne a pu constituer une source d’inspiration pour les pays d’Asie du sud-est même si vous avez suivi votre chemin propre. À l’inverse, nous trouvons un motif d’espoir dans la façon dont vous avez su faire face à la crise asiatique à la fin des années 90. Je me souviens que beaucoup d’observateurs jugèrent alors, de manière précipitée, que l’ASEAN était « finie ». Vous avez surmonté cette épreuve et vous avez poursuivi sur la voie de l’intégration, avec l’adoption d’une Charte en 2008 et la création, à partir de 2015, d’une « communauté » politique, économique, et culturelle. De la même façon, l’UE qui a connu une crise est en train de se redresser. La sortie de la récession est en vue, même si tout n’est pas réglé. Nous sommes parvenus à nous rassembler pour surmonter la crise et nous travaillons désormais à un projet d’Union plus intégrée. J’en suis convaincu : comme l’ASEAN il y a 15 ans dans un autre contexte, l’UE devra sortir plus forte de cette épreuve.

Un autre aspect commun de notre vision du monde se manifeste dans notre attachement partagé à la multipolarité. Le monde a été bipolaire avec la domination des États-Unis et de l’URSS. Ensuite pendant une période courte il a été unipolaire avec la domination des États-Unis.

Nous souhaitons, les uns les autres, que dans le futur, il devienne multipolaire et multipolarité régulée. Pour le moment à mon sens il est zéro-polaire. Et c’est ce qui explique que les Nations unies soient paralysées et que nous soyons incapables de régler des conflits importants comme, par exemple, en ce moment le conflit de la Syrie.
Si nous voulons sortir de ce monde zéro-polaire, nous ne souhaitons pas la reconstitution d’une relation bipolaire, sous la forme d’un G2 entre les États-Unis et la Chine. D’ailleurs, ni les États-Unis, ni la Chine ne le souhaitent. Pour les Européens, pour les pays de l’Asie du sud-est, cela signifierait une perte d’autonomie stratégique et même peut être, dans le pire des cas, une obligation de choisir.

En fait, ce qui nous rapproche, l’ASEAN, l’Europe et la France, c’est la volonté de bâtir un monde multipolaire réel, ordonné que nous souhaitons, dans lequel l’UE d’une part et l’ASEAN d’autre part joueront un rôle stabilisateur. L’ASEAN compte plus de 600 millions d’habitants, c’est à dire un dixième de la population mondiale avec un dynamisme économique remarquable ; l’UE, a ses 500 millions d’habitants, c’est la première puissance commerciale au monde. Pris séparément ces deux pôles comptent beaucoup, unis nous allons pèserons de manière décisive !

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Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs,

On parle beaucoup du « pivot » américain vers l’Asie. Je ne sais si c’est le terme qui convient. En tout cas, la France, elle aussi, a engagé un « pivot ». Non par effet de mode mais parce que la France veut être présente là où se construit le monde de demain. Or, l’Asie-Pacifique sera de façon évidente au cœur du XXIème siècle. Et aussi parce que la France, elle-même, appartient à l’espace Asie-Océanie, par son histoire, par le fait qu’un million de Français au moins sont originaires d’Asie, et par ses territoires du Pacifique où vivent plus d’un demi-million de mes concitoyens.

Ce « pivot » français n’est pas principalement militaire, comme pourrait l’être le pivot américain, même si la France est présente dans la région. Nous avons de forces stationnées dans nos territoires du Pacifique, dont la contribution active à la stabilité régionale est reconnue par tous. Nous participons à l’effort international en Afghanistan et nous avons engagé des coopérations de défense importantes avec les grands pays de la zone, notamment nos partenaires de l’ASEAN.

Notre « pivot » est davantage diplomatique. Le nouveau gouvernement français a fait du développement de nos liens avec l’ensemble de l’Asie une priorité. En témoignent notamment les quatre visites effectuées dans la région par le président français Hollande depuis son élection, au Laos pour le sommet de l’ASEM, puis en Inde, en Chine et au Japon. Nous avons inscrit sur notre liste une visite, je l’espère dans un délai pas trop lointain, dans ce beau pays d’Indonésie. Cette volonté concerne l’ensemble de l’Asie et ne se réduit pas, comme cela a pu être le cas à d’autres moments, à un dialogue avec les seuls géants de la zone, c’est-à-dire la Chine et l’Inde. Nos partenariats stratégiques avec ces deux pays sont naturellement de grande importance et je vais en dire un mot.

Compte tenu de son PIB qui augmente à grande vitesse, compte tenu du fait qu’elle est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qu’elle est un pays-clé pour la résolution des crises internationales et la recherche de réponse aux défis globaux, la Chine est, pour le France, un partenaire incontournable. C’est pourquoi le président français, premier chef d’État occidental reçu en Chine par les nouvelles autorités en avril dernier, a marqué l’importance qu’il attachait à l’approfondissement du partenariat stratégique franco-chinois dans tous les domaines. Et pour ma part, ayant été nommé au poste que j’occupe il y a un an, ce sera, au cours de cette année, la 4ème visite que je rendrai à nos amis chinois.

Avec l’Inde, plus grande démocratie du monde, notre relation est exceptionnelle par le degré de confiance qui la fonde et par son niveau d’ambition. Nos deux pays ont mis en place un partenariat stratégique très étroit dans les domaines de la défense, de la lutte antiterroriste, de l’énergie nucléaire civile et de l’espace. La volonté politique forte de porter encore plus loin cette relation a été confirmée par l’Inde et par la France lors de la visite du président français en février dernier.

Notre ambition est de renforcer nos liens avec ces deux immenses pays et de développer en parallèle nos liens avec l’ensemble de la zone. Je pense en particulier au Japon, qui est un partenaire historique et avec lequel, lors de la visite du président français en juin, nous sommes convenus de mettre en œuvre une stratégie d’exception en adoptant une feuille de route sur 5 ans. Mais je pense aussi à la République de Corée dont le dynamisme économique, culturel et diplomatique impressionne et je pense aussi, même si l’on ne la pas spontanément à l’esprit à la Mongolie, plus loin, où je me rendrai bientôt ; et bien entendu, j’y viens, au premier chef l’ASEAN et ses États membres.

Je reconnais que dans le passé, la France n’a pas été assez présente en Asie du sud-est. De ce point de vue là, il est significatif que je sois le premier ministre des affaires étrangères à me rendre en Indonésie depuis 17 ans. Les choses ont maintenant changé : au cours de l’année écoulée, des échanges ont eu lieu à très haut niveau avec l’ensemble des pays de l’ASEAN. La visite du président français à Vientiane était un signal de cette priorité. De même, le Premier ministre français a déjà accompli trois visites dans 5 pays différents de l’ASEAN depuis sa nomination ! Il y a quelques jours, il était en Malaisie. Il y a une volonté politique de la France de passer à la vitesse supérieure dans sa relation avec l’ASEAN et ses États membres.

Au sein de l’ASEAN, l’Indonésie, qui représente 40% de la population et du PIB de l’ASEAN, l’Indonésie, grand pays émergent et grande démocratie, est naturellement un partenaire de premier plan. Je me réjouis de l’engagement croissant et constructif de l’Indonésie sur la scène régionale, mais aussi de plus en plus sur la scène internationale. C’est un contributeur important aux opérations de maintien de la paix - notamment au sein de la FINUL au Liban -, c’est un membre actif du G20, c’est un pays fortement engagé dans la lutte contre le changement climatique, c’est un État musulman influent pesant dans le sens de la modération, l’Indonésie se montre à la hauteur de ses responsabilités internationales. L’Indonésie est un partenaire incontournable pour la France. Les relations entre nos deux pays ne sont pas encore à la hauteur de leur potentiel. Nous avons signé un partenariat stratégique en 2011, il faut maintenant le mettre en œuvre dans tous les domaines. J’en fais une priorité. Et d’ailleurs, je me suis donné un engagement à moi-même, puisque ce matin je déposais la première pierre de la nouvelle ambassade de France à Jakarta, l’année prochaine, j’aurai l’obligation de venir l’inaugurer.

Pivot diplomatique, le « pivot » est aussi économique. L’Asie représente un cinquième des implantations françaises à l’étranger, c’est la deuxième zone au monde partenaire de la France. Cette partie du monde, où a été réalisée plus de la moitié de la croissance de nos exportations au cours des dernières années, cette partie du monde qui concentrera près de 50% de la croissance mondiale pour la période 2012-2017, est amenée à prendre naturellement une place croissante dans la stratégie des entreprises françaises. Je note à cet égard l’importance des échanges avec l’Asie du sud-est où 1 500 entreprises françaises sont implantées : le montant des exportations françaises vers l’ASEAN est comparable à celui des exportations vers la Chine, mais le solde est à peu près équilibré vers l’ASEAN alors qu’il est déficitaire de 27 milliards d’euros en direction de la Chine. Parmi les 47 pays prioritaires pour les exportations françaises, on trouve 6 pays d’Asie du sud-est : l’Indonésie, Singapour, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam. L’intégration économique accrue de la zone, la perspective d’accords de libre-échange entre l’Union européenne et les principaux pays d’Asie, l’internationalisation en marche du yuan, tout cela contribue à renforcer cette dynamique économique de la France et de l’Europe en direction de l’Asie.

J’ai parlé du pivot diplomatique et du pivot économique, mais ce « pivot » est également humain. Jamais, sans doute, les Français n’ont été autant tournés vers l’Asie qu’aujourd’hui. Les communautés françaises en Asie sont celles qui se développent le plus vite dans le monde : les 120.000 Français qui vivent en Asie représentent déjà plus de 7% de la population française à l’étranger. Rien qu’en Chine, il y a désormais près de 50.000 Français. Les étudiants français se multiplient dans vos universités. En France, on ne le sait pas assez, la jeunesse française se passionne pour la culture asiatique, japonaise et coréenne, l’apprentissage du chinois et d’autres langues asiatiques progressent rapidement, le japonais est la deuxième langue la plus traduite en français après l’anglais, le cinéma thaïlandais ou philippin rencontre un intérêt croissant et s’agissant de ce magnifique pays, l’Indonésie, il fait rêver non seulement les jeunes, mais les moins jeunes… Les étudiants asiatiques, chinois surtout mais aussi coréens ou vietnamiens, sont désormais près de 50.000, apportant une contribution appréciée aux universités qui les accueillent. Et nous en parlions ce matin avec l’ambassadeur de France, nous accueillons près de 500 étudiants boursiers indonésiens par an. Le tourisme asiatique explose avec près de 4 millions de visiteurs venus de cette partie du monde chaque année et pas mal de Français venant aussi dans cette partie du monde ! Et nous en souhaitons davantage.

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Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs,

Voilà quelques mots sur le passé, sur l’état des lieux et sur la volonté. Il faut maintenant avancer ensemble et renforcer le partenariat entre la France, l’Europe et l’ASEAN. Nous en avons parlé évidemment avant cette réunion, Monsieur le Secrétaire général, et je vous propose que nous puissions nous concentrer sur au moins deux grandes orientations.

1 - le premier axe, c’est de traduire en termes concrets notre vision commune d’un monde de paix et de coopération. Il y a des conflits qui déchirent certaines parties du monde, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie du sud. Des tensions existent dans votre région, même si elles ne sont pas comparables avec les précédentes. Elles nous concernent aussi, car l’ASEAN est au cœur de voies maritimes vitales pour nos intérêts économiques et stratégiques. C’est la raison de la participation du ministre français de la défense, M. Le Drian, aux deux dernières sessions du dialogue du Shangri-La. La France n’a pas à trancher sur les contentieux territoriaux entre pays de la région, mais nous pouvons aider à la recherche de solutions pacifiques, conformes au droit international. La France, d’ailleurs, encourage l’adoption, par l’ASEAN et la Chine, du code de conduite en mer de Chine du sud prévu par la déclaration de Phnom Penh en 2002.

Membre permanent du Conseil de sécurité, la France porte des responsabilités particulières dans ce domaine. Elle les assume quand cela est nécessaire dans le respect du droit international. C’est dans cet esprit que, sur un autre continent, nous sommes intervenus au début de l’année au Mali, à la demande du gouvernement de ce pays et avec l’autorisation de l’ONU, pour l’aider à faire face à la menace terroriste et lui permettre de rétablir son intégrité territoriale. Nous nous investissons aussi dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, sujet particulièrement aigu dans la péninsule coréenne, et dans la sécurisation de voies d’approvisionnement vitales pour l’Asie à travers notre engagement actif dans la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien. Nous sommes également prêts à renforcer notre coopération avec les pays asiatiques qui contribuent aux opérations de paix de l’ONU. Je salue à cet égard la décision du Vietnam d’envoyer à partir de l’année prochaine des contingents sous casques bleus, vous pouvez, les uns et les autres, compter sur notre appui.

Ce que je propose c’est de travailler ensemble en nous inspirant de ce que nous avons fait, par exemple, dans le passé pour ramener la paix en Indochine. C’est une grande fierté pour la France d’avoir co-présidé avec l’Indonésie la conférence de Paris qui a conduit aux accords d’octobre 1991 rétablissant la paix au Cambodge. La France a été en 2007 le premier pays européen à adhérer au Traité d’Amitié et de Coopération en Asie du sud-est. Je souhaite que la France garde à l’avenir ce rôle pionnier dans la mise en œuvre d’une coopération en faveur de la paix et de la sécurité avec l’ASEAN. C’est dans cet esprit que la France a manifesté son souhait de participer à l’ADMM+ (ASEAN Defense Ministers Meeting).

2 - Notre première contribution, c’est donc d’avancer ensemble vers un monde de paix et de coopération. Notre deuxième axe, c’est de répondre ensemble aux problèmes globaux et bâtir une nouvelle régulation politique, économique, sociale et environnementale du monde. Il est impératif, en particulier, de limiter les émissions de gaz à effet de serre si l’on veut lutter contre le dérèglement climatique.

L’Asie, chacun le sait, représente un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, peut-être 45 % en 2030. C’est une région dramatiquement exposée aux conséquences du changement climatique, vous le savez tous, et c’est un sujet sur lequel je souhaite saluer l’engagement visionnaire du président Yudhoyono. La France a proposé d’accueillir à Paris en 2015 ce que l’on appelle la COP 21, c’est-à-dire le sommet mondial sur le changement climatique. J’ai dit au Secrétaire général de l’ASEAN que je souhaitais travailler main dans la main avec l’ASEAN pour faire de cet événement un succès.

En dépit des difficultés économiques, la France maintient un niveau important d’aide publique au développement pour contribuer à cet objectif de développement durable, notamment à travers l’Agence française de développement, dont le mandat prioritaire en Asie est de favoriser la « croissance verte » et une lutte efficace contre le changement climatique.

Ces défis du développement durable sont et seront également des opportunités pour le développement de nos relations économiques entre la France et la totalité des pays de l’ASEAN : les transports collectifs, le projet de « ville durable », l’énergie, la sécurité alimentaire, les nouvelles technologies, dans tous ces domaines prioritaires pour votre région, les entreprises françaises disposent d’une expertise tout à fait exceptionnelle qu’elles sont prêtes à mettre au service de vos projets.

Pour développer ces relations, des efforts sont nécessaires de la part, bien sur des entreprises françaises mais de la part aussi des gouvernements qui doivent améliorer l’accès aux marchés, la protection de la propriété intellectuelle et être particulièrement vigilants pour le libre-échange puisse être pratiqué, conformément au principe de réciprocité. Sur cette base, j’espère que nous serons en mesure de conclure rapidement des accords ambitieux, comme nous l’avons déjà fait avec Singapour.

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Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et Messieurs,

C’est en 1684 que la première ambassade du Siam en France était reçue dans la Galerie des glaces au Château de Versailles par Louis XIV. Le faste déployé pour cette réception était à la mesure du message de bienvenue.

Ce message de bienvenue, plus de trois siècles plus tard, de façon je le reconnais plus modeste, je voudrais vous l’exprimer au nom de la France et vous inviter à suivre la route de ces ambassadeurs siamois et à venir à votre tour en France et d’abord, vous, Monsieur le Secrétaire général que j’ai le plaisir d’inviter.

Mon message est adressé aux investisseurs. Les investissements provenant de l’ASEAN en France sont encore trop faibles, sauf quelques exceptions et qui, en général, connaissent un grand succès. Investir en France c’est investir dans la cinquième économie du monde, la quatrième destination des investissements étrangers, avec 20 000 sociétés détenues par des investisseurs étrangers. C’est aussi avoir accès à toute la zone euro et, au-delà, aux marchés dynamiques d’Afrique et du Moyen-Orient. Les investissements asiatiques sont les bienvenus en France, car ils créent de la richesse et de l’emploi des deux côtés. Alors, n’hésitez pas.

Je lance aussi un message aux chercheurs et aux étudiants. Les étudiants d’Asie du sud-est ne sont pas encore assez nombreux en France même si leur nombre augmente rapidement. Nous sommes en train de travailler à faciliter les procédures pour que chacun puisse se rendre en France, pour améliorer l’accueil, pour développer des formations en anglais pour ceux qui par hasard ne parleraient pas encore le français. Je m’adresse à eux, n’hésitez pas à venir.

Et puis, c’est un message à toutes les citoyennes et citoyens, qui souhaitent venir en séjour en France ou aux Français qui souhaitent venir ici. Vous êtes les bienvenus. Nous conduisons un effort pour simplifier et accélérer les procédures de visas, pour développer un tourisme adapté aux attentes des touristes asiatiques et pour assurer leur pleine sécurité car nous savons que c’est essentiel.

La devise de l’Indonésie, qui pourrait également être celle de l’ASEAN, est « l’Unité dans la Diversité » (« Bhinneka Tunggal Ika »). Cette devise, vous le savez peut être, est proche de celle de l’Union Européenne, « Unie dans la diversité ». Cette volonté de conjuguer l’unité et la diversité, c’est une des bases de notre amitié et d’un partenariat très solide entre la France, l’Europe et l’ASEAN.

C’est pourquoi je suis très heureux de dire en français, en anglais, malheureusement, je ne connais pas la langue locale : Vive l’Indonésie ! Vive la France ! et Monsieur le Secrétaire général, Vive l’ASEAN !.

Dernière modification : 19/08/2013

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