Sommet scientifique de l’Assemblée générale des Nations Unies : favoriser le dialogue entre scientifiques, chercheurs et politiques

Du 13 au 30 septembre 2022, se tiendra la 8ème édition du Sommet scientifique ( Science Summit) en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies (SSUNGA77) à New York. L’objectif de ce sommet est de développer une collaboration scientifique au niveau global afin d’appuyer la réalisation des objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies.

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Logo du Sommet scientifique en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations unies (SSUNGA77) à New York
© ONU

Lors de cette conférence, des événements thématiques seront organisés, dont une journée sur l’approche « Une seule santé » (One Health) :

Vidéo : L’approche « One Health » expliquée par Serge Morand, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (en anglais)

L’approche « Une seule santé » repose sur l’idée que la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes dans lesquels elles coexistent. Les épidémies de ces dernières années et la pandémie récente du COVID-19 le prouvent, les atteintes à la biodiversité sont susceptibles de déclencher l’apparition de nouvelles maladies et épidémies potentiellement dangereuses pour l’homme.

A cette occasion, deux chercheurs français, éminents spécialistes de l’approche « Une seule santé » Claire Lajaunie et Serge Morand animeront la journée « One health ».
Ils présenteront ce qui est mis en œuvre dans le cadre du Fond de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) centré autour des projets de recherche scientifique « Une seule santé » en Asie du Sud-Est, One Health in practice in Southeast Asia.

Ce projet, financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a pour objectif de consolider les initiatives « Une seule santé » en Asie du Sud-Est, en renforçant notamment leur dimension environnementale.
Ces projets permettront de :

  • Améliorer la compréhension des valeurs portées au sein de l’approche « Une seule santé » par les différents acteurs clés (citoyens, communautés, praticiens, chercheurs, décideurs)
  • Renforcer les compétences des acteurs clés pour mieux appréhender l’émergence des maladies infectieuses et prévenir les crises sanitaires de demain
  • Proposer des outils permettant la mise en pratique de cette approche intégrée des trois santés (humaine, animale et des écosystèmes) dans la diversité des situations sociales, environnementales et économiques des pays d’Asie du Sud-Est.

Vidéo : Le FSPI expliqué par Serge Morand (en anglais)

Enfin, ce FSPI « Une seule santé » Asie du Sud-Est est également une première étape pour structurer la communauté de recherche régionale dans l’optique de la mise en œuvre du programme mondial PREZODE, lancé lors du « One Planet Summit » de janvier 2021.
Sous l’égide de la France, PREZODE (Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies) initié par trois instituts de recherche français - l’institut national de la recherche agronomique (INRAE), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) - en concertation avec une dizaine d’autres organisations de recherche, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, combine projets de recherche et actions opérationnelles regroupant plus d’un millier de chercheurs à travers le monde, venus de plus de 50 pays dans 5 continents. Plusieurs organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Banque mondiale et la Commission européenne ont manifesté leur vif intérêt pour cette initiative.

Ces sessions « One Health » sont organisées en collaboration avec le groupe Amérique Latine du Sommet de la Science, piloté par le centre de recherche sur la biodiversité Imibio et son directeur scientifique Erik Ruuth, afin de faciliter les ponts et échanges d’expérience entre la région Indo-Pacifique et l’Amérique latine.

Vidéo : L’importance du Sommet scientifique, expliqué par Serge Morand (en anglais)

Il est grand temps d’agir. Comme le dit Serge Morand, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des liens entre les attaques à la biodiversité et l’apparition de nouvelles maladies : « Le COVID 19 était le dernier avertissement ».

Pour en savoir plus :

L’approche « Une seule santé » ou « One Health »

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Comprendre l’approche « Une seule santé »
© INRAE

Deux tiers des maladies infectieuses humaines connues sont transmises par les animaux et la plupart des maladies émergentes sont associées à la faune sauvage. L’initiative « One Health » ou « Une seule santé » est une approche collaborative, multisectorielle et transdisciplinaire de la santé humaine, animale et environnementale qui s’appuie sur des études au niveau local, national et planétaire. Son but est la compréhension des mécanismes des maladies émergentes ou ré-émergentes, pour les prévenir.
Le principe « Une seule santé » consiste en une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes. Il reconnaît que la santé des humains, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général (y compris des écosystèmes) est étroitement liée et interdépendante.
L’approche mobilise de multiples secteurs, disciplines et communautés à différents niveaux de la société pour travailler ensemble afin de mieux lutter contre les menaces pour la santé et les écosystèmes. Il s’agit également de répondre au besoin collectif en eau potable, en énergie propre, en air pur, et en aliments sûrs et nutritifs, de prendre des mesures contre le changement climatique et de contribuer au développement durable.
Les épidémies de ces dernières années et la pandémie récente du COVID-19 le prouvent, les atteintes à la biodiversité sont susceptibles de déclencher l’apparition de nouvelles maladies et épidémies potentiellement dangereuses pour l’homme.
L’Asie du Sud-Est est considérée comme un point chaud en termes de perte de biodiversité. Mettre en place en Asie du Sud-Est une approche « One Health » est donc vital !

Le FSPI « One Health » en Asie du Sud-Est (OHSEA)

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Logo du FSPI « One Health » en Asie du Sud-Est (OHSEA)

Centré sur le Cambodge, le Laos, la Malaisie, le Vietnam et les Philippines, ce projet inclut également des chercheurs d’autres pays de la zone comme la Thaïlande afin d’apporter une vision régionale complète.
Il comprend 3 grands volets : (i) une offre de plus de 20 formations construites en partenariat avec des acteurs académiques, des instituts de recherche et du secteur privé ; (ii) un appui à 17 projets de recherche régionaux : (https://ohsea.ird.fr/homepage/projets-one-health/) ; (iii) le développement d’une analyse sur les perspectives de l’approche « One Health » pour la région Asie-Pacifique et la mise en œuvre concrète des lignes directrices du plan global d’action Une seule santé (Global Plan of Action for One Health 2022-2026) de la quadripartite Organisation mondiale de la Santé (OMS)-Organisation mondiale de la santé animale (OMSA)-Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)-Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en étroite collaboration avec le bureau régional de la FAO.
Financements FSPI OHSEA :
Financement : 941 050 euros euros du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et 809 000 euros de cofinancements.
Durée du projet : 24 mois (+ extension de trois mois)
Fin du projet : Juin 2023

Serge Morand

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Serge Morand, chercheur au CNRS
Photo : Droits réservés

Directeur de recherche au CNRS, il travaille sur l’écologie de la santé en Asie du Sud-Est, plus particulièrement sur les liens entre biodiversité (biologie de la conservation) et santé (maladies parasitaires, infectieuses et zoonotiques, antibiorésistance, pesticides) aux interfaces entre santé humaine, santé animale (domestique et faune sauvage) et santé environnementale. Au cours des dix dernières années, il a coordonné une trentaine d’études de terrain en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, aux Philippines et au Vietnam, qui ont donné lieu à plus de 200 publications. Il a été désigné comme l’un des 26 experts internationaux, pour participer au groupe d’experts de haut niveau sur l’approche « One Health » par l’OMS, la FAO, l’OMSA et le PNUE.

Claire Lajaunie

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Claire Lajaunie, chercheuse à l’Inserm
Photo : Droits réservés

Claire Lajaunie est juriste de droit public, spécialiste en droit global de l’environnement (Inserm), mise à disposition en tant que chercheuse au Laboratoire Population Environnement Développement (AMU-IRD) à Marseille et chercheuse associée au Strathclyde Centre for Environmental Law and Governance (Glasgow). Son travail porte notamment sur le droit de la biodiversité et la santé et plus particulièrement les maladies infectieuses au travers des approches One Health et Planetary Health. Elle étudie les relations entre droit de l’environnement, écologie et développement et s’intéresse à la mise en oeuvre du droit et des politiques publiques aux différentes échelles de prise de décision (international, régional, national, local). Experte One Health dans le panel d’experts pour la FAO, elle participe à différents projets de recherche notamment en Asie du Sud-Est dont le projet One Health en pratiques financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Dernière modification : 19/09/2022

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